Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré ce mercredi 16 Avril que la Chine « n’a pas peur de se battre » face à l’escalade des tensions commerciales avec les États-Unis. Alors que Pékin déploie des mesures de rétorsion économiques ciblées, elle réaffirme en parallèle son engagement en faveur du libre-échange. Cette double posture, mêlant fermeté diplomatique et volonté d’ouverture, illustre une stratégie subtile face à un bras de fer aux conséquences mondiales.
Face aux nouvelles sanctions douanières américaines, allant jusqu’à 145 % sur certains produits chinois, la Chine a réagi avec vigueur. « Nous ne cherchons pas la confrontation, mais nous n’avons pas peur de nous défendre », a martelé Lin Jian lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Le ton est donné. Pékin a immédiatement suspendu les achats d’avions Boeing, ordonné l’arrêt des importations de bœuf américain et gelé les livraisons postales vers les États-Unis depuis Hong Kong.
Ces contre-mesures, bien que ciblées, sont lourdes de sens. Elles traduisent une volonté de s’affirmer sur la scène internationale, sans céder à l’intimidation économique. En frappant des secteurs stratégiques, la Chine cherche à peser dans le rapport de force, tout en conservant des leviers de négociation.
L’ouverture économique comme réponse au protectionnisme
Pour autant, Pékin ne se replie pas sur lui-même. Bien au contraire. À Haikou, la Chine a récemment accueilli le Salon international des produits de consommation, rassemblant plus de 3 000 exposants étrangers. Simultanément, la Foire de Canton bat son plein à Guangzhou, vitrine de l’attractivité économique chinoise. À travers ces événements, Pékin envoie un signal clair : son marché reste ouvert et sa dynamique d’intégration mondiale intacte.
Lin Jian a souligné que « l’ouverture reste la politique d’État de la Chine », insistant sur la nécessité de « renforcer la coopération économique mondiale face aux vents contraires du protectionnisme ». Ce discours s’adresse autant aux partenaires asiatiques, européens et africains qu’aux investisseurs étrangers inquiets de la montée des tensions sino-américaines.
La stratégie chinoise s’inscrit dans une logique de long terme. D’un côté, elle affirme sa souveraineté face aux injonctions américaines ; de l’autre, elle capitalise sur une image de stabilité économique et de coopération internationale. Cette posture double, entre fermeté nationale et ouverture internationale, renforce son rôle dans un monde où les alliances commerciales se redessinent.
Alors que la guerre commerciale semble s’enliser, une question demeure : cette stratégie duale suffira-t-elle à préserver les ambitions chinoises sans compromettre ses relations avec les grandes puissances ? Une chose est sûre : Pékin entend bien écrire ses propres règles du jeu.