Guerre en Ukraine : L’ONU peut-elle vraiment peser sur les pourparlers entre Moscou et Washington ?

Le 24 mars 2025, la Russie et les États-Unis ont entamé à Riyad, en Arabie saoudite, des négociations visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine. Ces discussions, qui ont duré plus de douze heures, ont été qualifiées de « difficiles, mais utiles » par Grigori Karassine, négociateur russe. Moscou exprime désormais le souhait d’associer l’Organisation des Nations unies (ONU) à ces pourparlers, soulevant des interrogations sur la capacité réelle de l’institution à influencer le règlement du conflit.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’ONU a multiplié les résolutions condamnant l’agression russe et appelant au retrait immédiat des troupes. En février 2023, 141 des 193 États membres ont soutenu une résolution en faveur d’une paix « juste et durable ». Toutefois, ces initiatives demeurent non contraignantes, réduisant considérablement leur portée. L’organisation a certes contribué à l’accord de juillet 2022 sur les exportations de céréales ukrainiennes, mais ce succès partiel n’a pas suffi à restaurer son influence comme acteur de paix crédible.

Une diplomatie à bout de souffle ?

L’efficacité de l’ONU est régulièrement remise en question en raison des blocages inhérents au Conseil de sécurité, où la Russie dispose d’un droit de veto paralysant. Ce mécanisme limite drastiquement l’action de l’institution face aux crises majeures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky exprime également des doutes quant à l’utilité des Casques bleus pour garantir un éventuel accord de paix, jugeant que seules des forces internationales capables de combattre pourraient contraindre Moscou au respect des engagement.
Si l’inclusion de l’ONU dans les discussions bilatérales pourrait théoriquement renforcer la crédibilité des négociations, les divisions internes et les contraintes structurelles de l’institution continuent d’alimenter le scepticisme. La communauté internationale devra évaluer si l’ONU peut réellement peser dans ce conflit ou si d’autres mécanismes diplomatiques devront être privilégiés pour aboutir à une résolution durable.

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